Olivier Jansonnie : « L’équipe a prouvé qu’on était capable de faire des courses abouties, qu’on était une belle équipe de course ! »

Un podium et un top-4 parmi un plateau copieux et ultra compétitif, l’introduction d’une nouvelle Hypercar, deux voitures à l’arrivée des 24 Heures du Mans, trois circuits totalement méconnus, une sixième place au championnat Constructeurs, 23 739 kilomètres parcourus en course… La saison 2024 fut intense pour le team Peugeot TotalEnergies qui a conclu sur une très positive laissant augurer d’une campagne 2025 plus prometteuse en termes de résultats

Pour le team Peugeot TotalEnergies, le Championnat du monde FIA d’Endurance 2024 a commencé par un adieu. Adieu à la PEUGEOT 9X8 originelle et originale qui a disputé sa 11e et dernière course d’Endurance sur le Circuit International de Losail du Qatar le 2 mars 2024. Et qui aurait pu créer une énorme surprise sans tomber en panne d’essence à l’entame du dernier tour. « Nous avions réussi à démontrer un bon niveau de performance, probablement le meilleur à ce jour. On avait fait une course solide, mais nous avons commis une erreur un peu bête, une panne d’essence liée à un tas de petits problèmes tous arrivés en même temps ! », avoue Olivier Jansonnie, Directeur technique de Peugeot Sport.

Le team Peugeot TotalEnergies a alors tourné la page de cette PEUGEOT 9X8 version 1 pour ouvrir le chapitre de la PEUGEOT 9X8 évolution 2024 lancée aux 6 Heures d’Imola, deuxième manche de la saison. Une Hypercar renouvelée à 90% au niveau de la carrosserie avec aileron arrière. «  On a essayé de régler nos problèmes de traînée, de vitesse maxi et tout qu’on avait pu avoir comme soucis de fiabilité en 2022-2023. Chose qu’on a réussi à faire. Mais par contre, la voiture était complètement nouvelle en termes d’aérodynamique et de dimensions des pneumatiques et là, je pense qu’on a quand même un peu sous-estimé la difficulté de l’apprentissage : nous avions imaginé pouvoir transposer davantage de ce que nous avions appris avec la voiture précédente »

Des débuts laborieux sur un circuit italien inconnu pour le team Peugeot TotalEnergies et dans des conditions météo compliquées. « Rétrospectivement, le fait d’avoir passé autant de temps à développer la voiture, à essayer de la fiabiliser, nous a privé d’aller faire des essais sur les pistes du championnat pendant l’hiver. Et donc, on s’est retrouvés sur la piste d’Imola qu’on ne connaissait pas. Ensuite à Spa-Francorchamps où on n’avait pas roulé non plus en essai depuis l’année dernière. Et ça, ça explique un peu notre début de saison jusqu’au Mans où on a un peu souffert », poursuit Olivier Jansonnie.

« Au Mans, on a vu qu’on était  assez loin en termes de performance  dès le Test Day. Malgré tout, on a réussi à faire une course honorable grâce à une très bonne fiabilité, un de nos objectifs cette saison pour le Mans qu’on a réussi à tenir. ». Avec ses deux nouvelles PEUGEOT 9X8 à l’arrivée des 24 Heures du Mans parmi 23 Hypercar au départ, toute l’équipe était reboostée pour la seconde moitié de saison. « Mais on est retombés un peu dans nos travers et sur des pistes qu’on ne connaissait pas. Sao Paulo et Austin ont été deux courses très difficiles pour nous, particulièrement Austin où rien n’a marché, ni la performance, ni la stratégie, ni la fiabilité. Ca arrive parfois ! »

A Fuji et Bahreïn en revanche, les Lions retrouvaient des circuits connus, où ils avaient déjà disputé deux courses en 2022 et 2023. On n’avait pas la vitesse absolue, mais on avait des arguments à faire valoir. En termes de stratégie, l’idée était d’essayer de survivre en début de course, quitte à perdre du temps, en utilisant le moins de pneus possibles pour garder des pneus frais pour la fin de course. » Cette stratégie, appliquée à la lettre, a conduit la PEUGEOT 9X8 #93 (Jensen/Müller/Vergne) au pied du podium au pied du Mont Fuji, et sur le podium à Bahreïn. Une belle revanche sur la deuxième place qui avait échappée au team Peugeot TotalEnergies huit mois plus tôt à une centaine de kilomètres de là !

« Cette maturité stratégique, c’est quand même un des gros points positifs de la fin de saison. L’équipe a prouvé qu’on était capable de faire des courses abouties, qu’on était une belle équipe de course ! Sur les deux aspects aérodynamique et pneumatiques,  on est revenus à un niveau de performance plus proche de nos concurrents qui ont bien progressé pendant la saison rien qu’en exploitant davantage les voitures existantes. En fait, c’est tellement serré en Hypercar que le moindre écart d’exploitation fait de grosses différences. Pour 2025, l’objectif est de jouer le podium régulièrement grâce aux datas que nous avons recueillis cette saison, notamment sur les circuits qui nous étaient inconnus. « N’oublions pas que nous avions mobilisé pas mal de ressources entre avril 2023 et février 2024 pour mener parallèlement la préparation de la saison 2024 et le développement d’une nouvelle voiture », conclut Olivier Jansonnie.